Vivre le deuil, rites religieux, rites profanes

Un décés laisse souvent désemparés les proches, qui doivent pourtant décider rapidemment de la forme et du contenu d’une célébration d’adieu.

L’Autre Rive, association née dans le diocèse de Lyon propose à ces familles, de les aider à préparer des funérailles -religieuses ou laïques- dans le respect de ce qu’elles désirent.

Qu’apportent les rites à la situation de deuil ? Comment les rites de funérailles – profanes ou religieux – répondent-ils à ce besoin et comment évoluent-ils avec le contexte social ?

L’association « l’Autre rive », dont fait partie Colette Maillard, rend service depuis 20 ans à des familles en deuil et leur propose un accompagnement où le rite, religieux ou profane, prend une part active au « travail de deuil ». Cette expérience, dont elle retracera le parcours, lui permet de décrire

 –  les formes de la demande des familles,

–  les propositions que fait l’Autre rive  aux familles accompagnées

–  la diversité des gestes et paroles possibles, avec ou sans références religieuses, selon les histoires personnelles.

Conférence de François Boesflug : Dieu dans l’art

Conférence débat de Credi 29, sur le sujet « Dieu dans l’art« , animée par François Boespflug.

François Bœspflug, dominicain, est professeur d’histoire des religions à la Faculté de Théologie Catholique de l’Université Marc Bloch de Strasbourg.

Sur ce sujet, François Boespflug est l’auteur d’un livre paru en septembre 2008 aux éditions Bayard: « Dieu et ses images » « L’éternel dans l’art des origines à nos jours. »

Il a beaucoup travaillé sur les difficultés de la transmission du fait religieux dans l’enseignement secondaire public.

Spécialiste de l’iconographie religieuse, il vient également de publier un travail sur les représentations de la Trinité dans l’art religieux de Bretagne.

 « Le Dieu de l’art » désigne l’ensemble des figures de Dieu produites par l’art chrétien, qui dessinent un certain portrait de Dieu profondément incrusté dans « l’inconscient visuel » des Occidentaux, croyants ou non. Ce « Dieu de l’art », on l’admet, est second par rapport au Dieu de la Bible, il passe après. C’est la Bible que l’Église tient pour divinement inspirée, non l’art comme tel, ni aucun domaine de la tradition iconographique chrétienne, fût-il exceptionnellement talentueux voire « génial ».

Le problème se pose de savoir si « le Dieu de l’art » est fidèle au Dieu de la Bible. Le Dieu de la Bible avait-il vraiment besoin du « Dieu de l’art », ou n’aurait-il pas plutôt gagné à s’en passer ?

F. Bœspflug a tenté de répondre à ces questions en rendant compte d’une enquête qu’il a menée durant plus de trente ans et dont il a publié le résultat en octobre 2008. Il a rappelé combien paradoxal est le statut de la représentation de Dieu. Elle est tenue pour impossible par le Judaïsme et l’Islam, contestée au sein du Christianisme, mais déclarée légitime par un pape du XVIIIe siècle, Benoît XIV (1745), pourvu qu’elle soit conforme aux apparitions de Dieu rapportées dans la Bible. Quelques exemples ont illustré la richesse et la diversité des images de Dieu et de la Trinité dans la tradition d’art occidentale.

07 04 2010 – faculté des Lettres et Sciences Humaines Victor Segalen, Brest

La Trinité dans l’art breton

La Bretagne est la province de France où la Trinité fut le plus à l’honneur dans l’art entre le XVe et le XVIIe siècle, notamment dans la statuaire, en bois polychrome ou en pierre, du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan. Les deux types iconographiques les plus prisés furent le Trône de grâce et la Compassion du Père, autrement dit des Trinités souffrantes où se dit la souffrance du Père en son Fils et la participation de toute la Trinité à l’œuvre de la Rédemption. L’auteur, François Bœspflug, de cette recherche présente le corpus qu’il a rassemblé d’environ 150 objets et en analyse les principales particularités, qu’il interprète à la lumière de la dialectique pastorale entre la transcendance de Dieu à faire respecter et de la confiance familière à encourager.

un article de François Bœspflug
Revue des Sciences Religieuses 83 (4):511-530 (2009)

Conférence de Tanguy Chatel : Attentes spirituelles des personnes en fin de vie

Credi 29 a reçu Tanguy Chatel  pour une conférence sur le thème : « Attentes spirituelles des personnes en fin de vie. Les identifier. Y répondre ».

 « Le moment de la fin de la vie d’une personne est, par nature, une circonstance extrême où le questionnement spirituel est souvent amené à prendre une intensité accrue, sinon inédite. Au long des siècles, c’était la religion qui proposait l’essentiel des repères et des réponses face à ces interrogations et le fait de mourir chez soi était de plus de nature à faciliter cet ultime cheminement.
Mais notre société est aujourd’hui marquée par un fort recul des religions et par une large recomposition des croyances, par le déni de la mort et l’évacuation des mourants, et par la prise en charge hospitalière, technique, laïque et publique de la fin de vie. Dans ce contexte, comment aborder ce temps si particulier de la vie et son lot de questions spirituelles ? Comment ces attentes s’expriment-elles ? Comment les repérer, les identifier, les accueillir ? Ont-elles changé de nature, ou seulement de forme ? Et comment les accompagner aujourd’hui dans un paysage social, culturel et spirituel qui en quelques décennies seulement a été si profondément bouleversé ?
C’est à un véritable renversement des représentations que l’accompagnement des personnes en fin de vie nous invite désormais, un renversement qui déborde d’ailleurs le seul cadre extrême de la fin de vie pour nous dire quelque chose des nouvelles formes des quêtes de sens tout au long de la vie. »

Tanguy Châtel est docteur en sociologie des religions, formateur en soins palliatifs et accompagnant bénévole auprès des personnes en fin de vie.

 Son site : https://www.tanguychatel.fr/sens-et-fin-de-vie/

Conférence de Nathalie Gadéa : « Le corps et la pudeur dans les religions monothéistes »

Dans le cadre des conférences de Credi 29, Nathalie Gadea est venue parler de : « Le corps et la pudeur dans les religions monothéistes »

Après avoir dressé un tableau d’ensemble sur la place du corps dans les représentations et les pratiques des religions monothéistes, Nathalie Gadea s’est  penchée tout particulièrement sur le troisième chapitre de la Genèse qui met en scène le rôle d’Eve dans « la chute ». Des siècles de commentaires ont développé à partir de ce texte une conception de la femme qui marquera pour longtemps son statut dans la société.

Une  autre lecture de ce même texte peut ouvrir à une tout autre réflexion ; la  découverte de leur nudité amène Eve et Adam  à se cacher et Dieu  « les couvre de feuilles de figuier ». Et si la « pudeur » désignait une attitude spirituelle dans la relation à l’autre ? Quelle en est la signification et la portée dans une société où le culte du corps et l’étalage de l’intime tiennent la place que l’on sait ?

Vous pourrez retrouver un texte de Nathalie Gadéa sur la première partie de la conférence « le corps dans les traditions monothéistes » sur le site « Garrigues et sentiers » : http://www.garriguesetsentiers.org/article-14249193.html

Nathalie Gadéa est mère de famille, infirmière de profession et diplomée en théologie, membre du comité de rédaction de « Garrigues et sentiers ».

Colloque inter religieux St Jacut : Partager l’universel, les enjeux du dialogue

Avec :
– Liliane Apotheker, de confession juive, membre du conseil d’administration des Amitiés judéo-chrétiennes
– Jean-Marc Aveline, prêtre du diocèse de Marseille, théologien, directeur de l’Institut catholique de la Méditerranée
– Ghaleb Bencheikh, théologien, présentateur des émissions de France 2 sur l’islam, président de la section française de la Conférence mondiale des religions pour la paix.
– Michel Berder, prêtre du diocèse de Quimper,  bibliste, professeur  à l’Institut catholique de Paris
– Philippe Haddad, rabbin de la communauté juive des Ulis
– Méhérezia Labidi Maïza, théologienne, membre du Conseil d’administration  de la conférence mondiale des religions pour la paix.

Présentation du Colloque par Bernard Stéphan

Le 13ème colloque inter-religieux de Saint-Jacut-de-la-Mer qui s’est déroulé du 9 janvier au 11 janvier a eu pour thème : « Partager l’universel, les enjeux du dialogue ».

Le dialogue entre croyants des trois religions monothéistes a en effet suscité depuis plus de vingt ans un nombre étonnant d’initiatives. A cette échelle, ce mouvement est inédit dans l’histoire. Aujourd’hui, les bouleversements du monde génèrent des crispations identitaires qui peuvent remettre en cause cette dynamique. Mais les croyants des religions monothéistes peuvent-ils sans conséquences graves pour leur propre foi renoncer à ce dialogue ? Est-il annexe ou essentiel ? Quels en sont les aspérités, les difficultés et les chances ? Quelle en est la fécondité ? Juifs, chrétiens et musulmans peuvent-ils témoigner ensemble de l’universel ? Dans leur dialogue, qu’ont-ils à dire au monde ?

Le thème de ce colloque a pris une acuité particulière au regard de l’intervention militaire israélienne à Gaza en réplique aux tirs de roquette du Hamas sur les villes israéliennes.

Un temps de prière, en présence des intervenants du colloque, a évoqué « différentes situations où le juste est opprimé, répression en divers endroits du monde à l’encontre des militants des droits de l’homme, intolérance religieuse. (…) En France, profanation des tombes juives et musulmanes, au Proche-Orient, l’escalade de violence ne s’arrête pas. La guerre en zone de Gaza entre l’Etat d’Israël et le Hamas fait des victimes innocentes. »

Les intervenants au colloque, conscients de la gravité de cette actualité ont choisi, en ouverture des travaux de se rendre présent à cet événement par la lecture d’une prière rédigée par l’un d’entre eux. Ils ont ainsi fait le choix de ne pas occulter ce conflit tragique sans faire faire abstraction de leurs divergences et sans transformer le colloque en tribune politique.

Pour aborder la question de l’universel, le choix a été fait de lire et d’interpréter ensemble des textes appartenant aux trois traditions religieuses. Ces lectures et ce travail d’interprétation se sont réalisés en donnant successivement la parole à des duos d’intervenants de confessions différentes.

Philippe Haddad et Ghaleb Bencheikh ont livré leurs interprétations respectives du texte du Décalogue, les dix commandements extraits de la Tora.

Ainsi Liliane Apotheker et Michel Berder ont croisé leurs lectures d’un extrait de l’épître aux Galates où Paul leur déclare : « Vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. Et si vous appartenez  au Christ c’est donc que vous êtes de la descendance d’Abraham ; selon la promesse vous êtes héritiers. » (Epitre aux Galates 3, 27-29)

Le commentaire de trois sourates du Coran choisies par Méhérézia Labidi Maïza, absente du colloque pour raison de santé a été lu par Geneviève Comeau. Il portait sur les textes suivants : verset  64 de la sourate 3, verset 106-107 de la sourate 6, verset 13 de la sourate 49.
Jean-Marc Aveline a partagé la réflexion que lui inspirait la lecture de ces trois sourates.

A l’issue de cette série d’échanges, les participants, répartis dans six ateliers, ont pris connaissance puis débattu de trois textes qui font référence dans le domaine du dialogue inter-religieux :
– Le texte intitulé Dabru Emet, déclaration juive sur les chrétiens et le christianisme élaboré par des personnalités américaines.
– La déclaration finale du forum islamo-chrétien de novembre 2008 formé par le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux et par une délégation de 138 personnalités musulmanes signataires d’une lettre intitulée A common world.
– Deux textes chrétiens, un extrait d’une conférence de Pierre Claverie, évêque d’Oran, donnée à la Mosquée de Paris en 1988, un extrait de l’encyclique  La Mission du Christ rédempteur  publiée en 1990.

Après avoir assisté, le samedi 10 janvier au soir,  à un concert de musique klezmer, musique issue de la tradition populaire juive d’Europe Orientale, les participants ont entendu le dimanche 11 janvier une intervention de Jean-Marc Aveline intitulée « Tu choisiras le dialogue, balises spirituelles pour notre temps » dont vous trouverez ci-dessous le texte intégral.

Conférence de Ghaleb Bencheik : Homme et femme en Islam – Entre Coran et modernité

Dans le cadre des conférences de Credi 29,  Ghaleb Bencheik est venu parler de « Homme et femme en Islam – Entre Coran et modernité ».

« Le contexte islamique montre une situation de la femme, dans les contrées islamiques, infrahumaine et inacceptable. Cette situation heurte la conscience humaine. L’islam est une réalité complexe de société travaillée par le monothéisme musulman. En réalité, cela couvre une gamme allant de la femme afghane à la femme évoluée iranienne. Des femmes (comme feu Benazir Buto) ont été au sommet de l’état dans plusieurs pays. Cette situation négative de la femme est-elle inhérente à l’Islam ou liée au sexisme et à la misogynie des hommes ?

Ghaleb Bencheikh est docteur es sciences, président de la conférence mondiale des religions pour la paix et animateur de l’émission « Vivre l’Islam » sur France 2

Suite à la conférence de Jean-Paul Willaime : « Le fait religieux dans l’enseignement. Pourquoi ? Comment ? »

Suite à la conférence de Jean-Paul Willaime

–          « Le fait religieux dans l’enseignement. Pourquoi ? Comment ? ».

Jean-Paul Willaime, directeur de l’Institut Européen des Sciences des Religions  a accepté de répondre à l’invitation du CREDI pour une conférence sur ce thème le 12 mars 2008 à la Faculté Victor Ségalen à Brest .

Cette conférence voulait apporter des éclaircissements sur le rapport de Régis Debray  de mars 2002 : « L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque » et sur ce qu’il avait suscité, en plus de la création de l’Institut Européen des Sciences des Religions  (www.iesr.ephe.sorbonne.fr ) .

Pour préparer cette conférence le Credi avait réuni une dizaine de professeurs ou anciens professeurs des lycées ou IUFM, intéressés par cette question et engagés pour y répondre.

Le Credi porte toujours le projet de poursuivre cette recherche avec des professeurs concernés et intéressés, de l’un et l’autre enseignement. Une rencontre est d’ailleurs prévue les 28 et 29 janvier avec des classes de première au lycée Javouhey.

Nous sommes en contact avec une association nationale qui s’est créée dans ce but : l’ARELC, « Association Religions Laïcité Citoyenneté ».  www.arelc.org

Vous êtes intéressé par cette recherche ? Contactez-nous.