« Qu’est ce que le réel ? » Jean Marc Ferry

Jean Marc Ferry, que nous avons reçu au printemps 2019, vient de publier un livre « Qu’est ce que le réel ? » , aux éditions Le Bord de l’Eau, livre dont nous avons pu avoir un aperçu lors de sa conférence du 26 mars 2019.

OVNIs, enfants indigo, agroglyphes (Crop Circles), Petits-Gris, Géants du passé, artéfacts antédiluviens, Mu, Reptiliens, pyramides en Antarctique, anges, Hyperboréens, Terre creuse, Pléiadiens, abductions, yéti (almasty, bigfoot), Shambhalla, channelling, Vénusiens, Atlantide, Mantes (Mantis), bases US secrètes à technologie Alien, Illuminati, planète X, êtres de la nature (élémentaux), Ummites, mégastructures lunaires, sirènes, énergie libre, Agartha, réincarnation, Hubrides, orbes…

Le réseau planétaire Internet met en contact des témoignages ou expériences insolites, que l’on dit « extraordinaires ». Montent en puissance des nouvelles croyances qui heurtent nos « préjugés d’autorité » les plus fondamentaux, touchant à ce qui est réel ou irréel, possible ou impossible.

Cette déstabilisation est un défi pour la philosophie d’aujourd’hui, non pour pointer la « démocratie des crédules », ni, à l’inverse, pour accréditer des récits extravagants, mais pour ouvrir l’esprit à ce que nous tenions jusqu’alors pour impossible.

Face aux anomalies qui se précipitent, l’invocation du bon sens ne réfute rien. Elle ne saurait remplacer la recherche d’une méthodologie renouvelée par rapport aux standards habituels, et appropriée à une prise en compte honnête de témoignages réputés incongrus, voire farfelus.

À leur égard la condescendance des « esprits forts » trahit une faiblesse. Parce que les témoignages déroutants participent, eux aussi, à l’enquête sur ce que nous appelons « le réel », la raison appelle à les prendre au sérieux, invite la philosophie à reconsidérer la question de la vérité dans son rapport à la réalité et à la scientificité.
Contre les stratégies défensives d’un rationalisme tronqué, il s’agit bel et bien, à présent, de demander raison à la « société des sceptiques ».