notes prises lors de la rencontre débat : le général Moreau, Un homme libre, en accord avec ses valeurs cardinales

Le 13 septembre, Credi 29 a accueilli Daniel Guezennec∗ pour une rencontre débat autour de la figure du général Moreau (1763-1813), natif de Morlaix. Le conférencier, lui-même originaire de Morlaix, s’est intéressé à cette figure assez peu connue de sa ville. Après cinq années de recherches tous azimuts et avoir découvert des archives très rares du général, notamment les interrogatoires à la prison du Temple, Daniel Guezennec a écrit un livre « Le Général Moreau, Chevalier de l’Humanité »[1]. Cette soirée a été l’occasion pour le conférencier d’une rencontre inattendue avec des descendants de la famille du général Moreau.

Fils d’un avocat morlaisien catholique, Jean Victor Moreau part faire son droit à Rennes ; il s’intéresse assez vite à la défense des plus faibles. Il devient franc maçon au grand Orient de Rennes. Après ses études, il devient militaire. Son désir d’être un homme libre et de bonnes mœurs va structurer toute sa vie (serment fait à Pontivy, comme chef de la jeunesse bretonne). Ses qualités de courage et de meneur d’hommes, son comportement sur les champs de bataille, le font rapidement remarquer et il devient général de division puis commandant en chef de l’armée du Nord, en rivalité avec Bonaparte qui se bat sur les frontières sud. Il participe au coup d’état du 18 brumaire. En 1800, il épouse Eugénie Hulot. Nommé chef de l’armée du Rhin, il gagne la bataille de Hohenlinden qui conduira au traité de Lunéville. Injustement accusé d’avoir participé à l’attentat de Cadoudal et Pichegru, il s’exile aux Etats Unis en 1804, où il est accueilli par Jefferson, et s’installe à Morrisville. En 1813, il rejoint Bernadotte, prince héritier de Suède qui le présente au tsar Alexandre 1er. Il donne des conseils à la coalition contre Napoléon et est tué par un boulet français à la bataille de Dresde en aout 1813.

Parmi ses qualités, on peut relever la tempérance, le refus du pouvoir pour le pouvoir, l’esprit de justice, la fidélité, le sens du devoir, le respect de l’autre, y compris de ses adversaires, le désir de rester libre. Resté toujours cohérent, c’est un homme qui peut être un modèle pour notre époque.

[1] PAM éditions, 2017

∗ Daniel Guezennec est Retraité de l’Ifremer où il exercé en tant que Cadre Administratif et Agent Comptable du GIP Mercator Océan » et passionné d’histoire.