Conférence de Jean-Yves L’HÔPITAL « la voie mystique dans l’Islam : le soufisme » le 19 juin 2017

Le SOUFISME est la voie mystique de l’islam. Il se présente lui-même comme le chemin de la profondeur ou de l’élévation.

Le mystique est celui qui désire que Dieu le fasse entrer dans l’océan de son être  infini.

 1. L’expérience fondatrice : Le voyage nocturne du prophète, en deux étapes :

  • De la mosquée de la Mecque à la mosquée El Aqsa à Jérusalem.
  • L’ascension  aux  cieux  et  la  rencontre  avec  les  prophètes qui l’ont précédé pour arriver à la proximité de Dieu

2. La vie mystique

Tout d’abord, observation de la loi et des règles coraniques, puis :

  • La méditation sans relâche du CORAN en ne se contentant pas du sens apparent mais en recherchant le sens caché
  • L’AMOUR : le soufisme est la religion  de l’amour. Le but ultime  de la quête mystique  est l’union avec « le Bien Aimé »
  • La CONNAISSANCE :  Dans  le Coran, le cœur est le siège de  l’intelligence. C’est l’organe de la connaissance.  Le mystique ne  peut connaître Dieu  que si son cœur est  « lavé », «purifié ».

Ibn ‘Arabi  (1165 – 1240)  :  L’union

Bien-aimé, tant de fois t’ai-je appelé et tu n’as pas répondu !

Tant de fois me suis-je à toi montré, et tu ne m’a pas vu !

Tant de fois me suis-je fait douces effluves, et tu n’a pas senti ;

nourriture savoureuse et tu n’as pas goûté…

Pour toi je suis préférable à tous les autres biens,

Je suis la Beauté, je suis la Grâce, Bien-aimé, aime-moi,

aime-moi seul, aime-moi d’amour, nul n’est plus intime que moi.

Je suis plus près de toi que toi-même, que ton âme que ton souffle

Bien-aimé, allons vers l’union, allons la main dans la main…

Ibn al-Faridh (1180 – 1235)  :  L’ivresse

Nous avons bu à la mémoire de l’Aimé un vin

Dont nous nous sommes enivrés avant que la vigne fut créée

La lune en son disque est sa coupe, il est un soleil que fait passer à la ronde

un croissant : mille étoiles scintillent quand on le mélange.

Le temps n’en a laissé que l’ultime fragrance

Mystère de son enfouissement au plus profond des âmes…

Limpide sans être de l’eau, subtil sans être du vent,

Lumière qui n’a que faire du feu, esprit désincarné.

Son histoire précède toute création,

De toute éternité, alors qu’il n’existait ni forme, ni figure…

Je me suis follement épris de lui

au point que nous sommes infondus dans l’union

sans pourtant que ce soit un corps qui se mêle à un autre corps

Je n’étais pas encore que de lui j’étais grisé,

je le reste à jamais, fussé-je dans la tombe…