Quand chrétiens et musulmans se rencontrent : intervention de Jean Pierre Jacob

Nous voudrions mettre en relief par notre présence commune Modachir et moi combien notre perception de l’autre change quand des liens de sympathie, d’amitié se créent entre des personnes qui ne partagent pas la même foi. Pour ma part je le fais sans aucune prétention, sachant bien combien l’expérience que j’en ai est bien limitée. Vous l’avez peut-être fait vous-mêmes dans des relations de travail, de voisinage. D’autres ici présents ont vécu une longue expérience dont ils pourront faire état. Mais les rencontres et ouvertures dont je voudrais témoigner sont plus ordinaires et donc possibles pour beaucoup.

Pierre Claverie, ancien évêque d’Oran n’a cessé d’appeler à la rencontre et à l’amitié : « Cela suppose justement que l’on sorte des images que nous avons les uns des autres, y compris des idées véhiculées par les théologies traditionnelles, pour rejoindre les vivants : croyants vivants qui ne sont ni des croisés ni des terroristes, islam vivant qui n’est pas totalement enfermé dans des discours islamistes, mais qui se cherche aussi sous les coups de boutoir de la modernité. »

La rencontre est d’autant plus importante entre chrétiens et musulmans, en ce temps d’omniprésence de la télévision comme média de masse : Une personne qui n’a aucun lien avec des chrétiens et n’en a jamais connu, que peut-elle retenir de cette religion en regardant la télévision ces jours derniers … sinon qu’il y a des religieux coupables d’avoir agressé sexuellement des enfants et des jeunes à l’occasion de leur ministère… Ce sont des crimes qui ont trop souvent été cachés et il faut que toute clarté se fasse. Mais cela ne dit pas l’essentiel de ce qu’est aujourd’hui la religion chrétienne et ce que vivent les chrétiens

De la même manière, si on ne connaît l’Islam que par ce qu’en dit la télévision, on a une bien mauvaise idée de ce que vivent les musulmans. La course des médias après le scoop, après ce qui choque, conduit les médias de grande diffusion à ne parler de l’Islam que lorsqu’un nouvel acte de terrorisme est perpétré au nom de l’Islam ! Comme le disait Christian de Chergé prieur de Tibhirine dans son testament en parlant de l’éventualité de son assassinat par des islamistes : « l’Islam c’est bien autre chose que cela. »

Dans notre région, la plupart des gens ont sur le christianisme d’autres sources d’information ou de relations qui leur permettent de porter un autre regard sur la religion chrétienne et l’engagement de ceux qui y portent des responsabilités. Pour l‘Islam qui est présent en Bretagne depuis moins de temps, c’est plus difficile. Et ce qui est présenté par la télé ne peut susciter que des réactions de condamnation, mais risque aussi d’entraîner des regards méfiants sur tous les musulmans dans la population française. Plusieurs voix ont souligné que c’était même le but des attentats de Paris ou de Bruxelles. Par contre quand des relations se créent avec des croyants musulmans le regard change et ils nous apparaissent à nous chrétiens comme des hommes et des femmes qui cherchent comme nous, avec leurs qualités et leurs défauts, à vivre leur foi et à l’inscrire dans leur vie.

Comme chrétien et prêtre je voudrais simplement vous dire ce que j’ai été amené à vivre et vous inviter à ne pas laisser passer la chance d’une expérience semblable. Elle est enrichissante pour travailler au respect et à la paix, et même, si on est chrétien, pour approfondir notre propre foi.

Ceux d’entre vous qui sont chrétiens le savent le diocèse de Quimper et Léon, l ‘église catholique dans le Finistère a vécu en 2002 – 2004 un parcours synodal : une réflexion de toutes les communautés chrétiennes pour faire le point ensemble sur tous les aspects de la vie de l’Eglise et orienter l’avenir. Parmi ces décisions il y avait celle de « créer à Brest un centre de culture religieuse pour faciliter la connaissance du christianisme et la rencontre des autres religions. » A partir d’octobre 2004 une équipe de chrétiens s’est réunie pour y réfléchir, mais très vite nous avons été d’accord pour que la perspective ne soit pas un organisme catholique qui s’intéresserait aux autres religions, mais une association où des personnes de diverses croyances soient réunies sur un pied d’égalité avec pour objectif commun de favoriser la connaissance réciproque et la rencontre de diverses croyances ou spiritualités, au-delà même des religions. Notre groupe de réflexion catholique s’est alors élargi à cette diversité. Cette recherche a abouti en juin 2006 dans la fondation de l’association CREDI ..Cultures et Religions en Dialogue..

C’est dans ce but que j’ai pris contact tout au début de cette réflexion avec un musulman, Slimane. connu par un ami prêtre qui avait été invité à participer à certains temps forts à la mosquée de Brest. C’était ma première rencontre avec un musulman ; il a accepté de participer à notre projet et des liens se sont affermis entre nous. … En 2011, nous avons préparé ensemble une prière commune, avec des juifs, des bouddhistes, des protestants à l’occasion du 25ème anniversaire de la rencontre suscitée par Jean-Paul 2 à Assise pour faire se rencontrer dans une prière en commun pour la paix tous les responsables religieux. Trois musulmans étaient présents, dont Khalifa , aumônier musulman de la marine. Nous avons revécu ce temps de prière en 2012. En 2013, il m’a contacté au moment de faire une demande officielle comme aumônier musulman de la prison. Je l’ai mis en lien avec l’aumônier catholique pour cela … et aujourd’hui il rencontre régulièrement les jeunes de religion musulmane de la prison de Brest créant des liens qui peuvent se prolonger à la mosquée.

Chaque année en novembre est organisée une semaine d’amitié islamo-chrétienne à l’initiative des Groupes d’amitié islamo-chrétienne (GAIC). En 2014, nous avons provoqué une rencontre entre chrétiens et musulmans, où chacun a été invité à dire comment chrétiens ils avaient fait la connaissance de musulmans et comment musulmans ils avaient fait la connaissance des chrétiens. Une quarantaine de personnes y ont répondu, en majorité chrétiennes, pour un échange très fraternel.

Depuis décembre 2014 il a été élu président de l’association culturelle musulmane de Brest. Aussi aussitôt que la nouvelle de l’attentat contre Charlie-Hebdo s’est répandue, j’ai envoyé un message à Slimane pour lui dire ma solidarité, au moment où beaucoup seraient tentés de faire l’amalgame entre ces terroristes qui disaient agir au nom de l’Islam et l’ensemble des musulmans. Et lors de la manifestation du dimanche 11 janvier 2015, nous nous sommes donné rendez-vous : j’ai rejoint dans la rue Jean Jaurès une trentaine de personnes qui avec lui descendaient de la mosquée après la prière et nous avons défilé ensemble. C’est ce jour aussi qu’a été accrochée sur la grille de la mosquée une guirlande de petits cœurs, avec un poème « Partage ton cœur » , contre tous les intégrismes et tous les amalgames… On ne sait pas encore de qui est venue cette initiative qui s’est répétée après les attentats de novembre

En décembre 2015, à l’occasion de la semaine d’amitié islamo-chrétienne, j‘ai proposé à Slimane de la marquer davantage que l’an dernier par une conférence d’un musulman. Il s’est mis en relation avec Iqbal Mohamed Zaidouni, responsable régional du culte musulman à Rennes qui a rencontré à Paris le nouveau président du CFCM, Anouar Kbibech et lui a demandé de venir à Brest. Le CREDI l’a accueilli pour une conférence qu’il a lui-même intitulée : « L’Islam de France, entre réforme et renouveau. » 300 personnes, par lesquelles de nombreux musulmans, sont venues l’écouter dire les projets qu’il avait pour un Islam vécu en France, proposition de formation des imams, constitution d’un collège de personnalités musulmanes pouvant proposer une parole commune …

A l’appel du CFCM des « Portes ouvertes » ont été organisées dans plusieurs mosquées de France en janvier 2016. L’association musulmane de Brest y a répondu. Plusieurs séances de visites ont eu lieu à la salle de prière où Slimane, comme président, a présenté les lieux. Plusieurs membres du CREDI étaient présents à la visite du matin.

Deux lieux importants en Bretagne

– Saint Jacut de la Mer : Depuis une vingtaine d’années a lieu, en Côtes d’Armor un colloque inter religieux a été animé pendant une quinzaine d’années par une équipe composée de 2 catholiques, de 2 musulmans et de 2 juifs. En y participant plusieurs années de suite j’ai fait la connaissance de Ghaleb Bencheikh qui est l’un des 2 animateurs de l’émission Vivre l’Islam le dimanche matin sur France 2. Il est aussi président du mouvement Religions pour la paix. Et de Mérézia Labidi Maiza, qui était vice-présidente de ce mouvement. Lors du printemps tunisien elle a été élue vice-présidente de l’assemblée constituante tunisienne, et actuellement députée à Tunis.

– Le pèlerinage des Sept Saints dans la commune du Vieux Marché dans les Côtes d’Armor : pèlerinage islamo-chrétien, occasion de conférences le samedi après-midi et où le dimanche, après la messe du pardon, on descend à la source lire une sourate du Coran. Modachir et moi nous y étions ensemble en juillet dernier.

Par les initiatives du CREDI

Dès le lancement du CREDI il était bien clair que la priorité dans le contexte que je vous rappelais était l’ouverture à l’Islam. Aussi plusieurs personnalités musulmanes ont été invitées pour des conférences à la fac de lettres à Brest :

– Le 08 mars 07, conférence de Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, sur le thème : « Musulmans, musulmanes dans la société laïque française »

– Le 08 mars 07, conférence de Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, sur le thème : « Musulmans, musulmanes dans la société laïque française »

– Le 08 mars 07, conférence de Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, sur le thème : « Musulmans, musulmanes dans la société laïque française »

– Le 08 mars 07, conférence de Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, sur le thème : « Musulmans, musulmanes dans la société laïque française »

– Le 08 mars 07, conférence de Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, sur le thème : « Musulmans, musulmanes dans la société laïque française »
– 17 novembre 2008 à Brest, Conférence de Ghaleb Bencheikh : Homme et femme en Islam ; entre Coran et modernité.
– Octobre 2014 : Conférence d’Omero Marongiu-Perria : « L’Islam des jeunes générations entre identité et spiritualité. »
– 19 mai 2015 : Conférence de Mohamed Loueslati, aumônier musulman régional des prisons du grand ouest. « L’Islam en prison. Témoignage d’un aumônier musulman. »
– 27 novembre 2015 : Conférence d’Anouar Kbibech, président du CFCM « L’Islam de France : entre réforme et renouveau. »

Autant de personnalités musulmanes qui s’engagent pour contrer les dérives de l’islamisme et présenter la recherche d’un Islam respectueux de la laïcité vécue en France. Après les attentats de 2015, Dounia Bouzar et Omero Marongiu-Perria ont été souvent interrogés dans les débats télévisés : ils sont engagés ensemble depuis 15 ans pour réagir face aux jeunes qui basculent dans ce qu’ils appellent le djihad et pour aider les familles à s’en relever.

Le CREDI a choisi de faire connaître des expériences riches de rencontre : « Le testament de Tibhirine » d’Emmanuel Laudrain, qui a précédé et permis le film « Des hommes et des dieux. » la rencontre de Anne et Hubert Ploquin qui ont vécu 1 an ½ l’accueil de tous ceux qui passent au monastère de Tibhirine devenu lieu de pélerinage ; la pièce « Pierre et Mohamed » présentant l’amitié de Pierre Claverie, évêque d’Oran, et Mohamed son chauffeur, qui seront assassinés ensemble par des islamistes.

Ouverture vers une connaissance de l’Islam

Une chose est de se rendre compte « qu’un musulman, ce n’est pas si méchant que çà… » comme disait avec humour Ismaël un jeune musulman de Coexister après une rencontre dans un lycée. Une autre étape est de vouloir mieux connaître l’Islam comme grande tradition spirituelle.

Sans doute parce que j’avais fait la connaissance de Ghaleb Bencheikh j’ai commencé à regarder les émissions Vivre l’Islam sur France 2 à 8 h 45 chaque dimanche. Elle permet de voir et d’entendre des musulmans dire leur foi à l’occasion des grandes fêtes ou d’un pèlerinage à la Mecque, d’entendre aussi des universitaires, des responsables musulmans présenter l’histoire de l’Islam, les moments forts de la religion musulmane, des fêtes, des lieux importants, des penseurs de l’Islam d’hier et d’aujourd’hui montrant la richesse de la réflexion scientifique, morale, philosophique et spirituelle au long des siècles.

Dans le Finistère quatre soirées pour connaître sommairement l’histoire de l’Islam et de ses différents courants ont été proposées à Brest puis à Quimper par Philippe Moysan, prêtre qui a vécu 40 ans parmi une population musulmane. Il a aussi proposé à un groupe à Brest, puis un autre groupe à Quimper de découvrir le Coran. Quelques membres du groupe Bible et Coran de Quimper sont présents aujourd’hui.

Les citoyens français de confession musulmane – comme en parle Anouar Kbibech – sont comme vous et moi, des croyants qui demandent comme nous chrétiens qu’on leur laisse la liberté de vivre leur foi sans avoir à se justifier de croire en Dieu, et d’y croire autrement que nous.

Une démarche en fidélité à ce que veut notre église

Dans quel esprit vivre une telle démarche ? Elle peut paraître naïve et même dangereuse à certains ; elle prend appui sur des documents d’Eglise, sur l’expérience humaine et spirituelle que d’autres chrétiens ont vécu pendant des années ; ce qu’ont vécu les moines de Tibhirine ; ce qu’ont vécu plusieurs évêques dans l’Eglise d’Algérie.

C’est d’abord se laisser inviter par l’Eglise à regarder avec sympathie et action de grâces ce que vivent des gens différents de nous et en particulier d’autres croyants …

Le pape Paul VI, en 1964, introduisait le mot « dialogue » dans un document officiel de l’Eglise par sa lettre encyclique « Ecclesiam suam. » On y trouve ces mots : « Dans le dialogue on découvre combien sont divers les chemins qui conduisent à la lumière de la foi et comment il est possible de les faire converger à cette fin. »
Après avoir parlé du dialogue avec les juifs, il y parle aussi « des adorateurs de Dieu selon la religion monothéiste, musulmane en particulier, qui méritent admiration pour ce qu’il y a de vrai et de bon dans leur culte à Dieu. »

Et c’est l’appel de l’Eglise catholique dans le document du Concile Vatican 2 : la déclaration sur les religions non-chrétiennes, « Nostra aetate ». Ce document a été présenté ici par Mgr François Bousquet, au mois de mars. Le paragraphe sur la religion musulmane dit ceci : « L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre (1), qui a parlé aux hommes…. »

Le pape Jean-Paul 2 a pris la parole dans de nombreux pays à majorité musulmane, comme à Casablanca en 1985 et plusieurs fois en des lieux symboliques musulmans comme la mosquée des Ommeyyades à Damas en 2001.

La rencontre à Rome du pape François et de l’Imam de l’université Al Azhar au Caire a renoué le 22 mai dernier un dialogue un moment interrompu : « Nous sommes tombés d’accord sur l’importance de poursuivre et de renforcer ce dialogue pour le bien de l’humanité », soulignait le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Une démarche qui a une profondeur spirituelle

Ces rencontres inter religieuses sont soutenues et quelquefois organisées par des instances civiles, municipales ou nationales pour des raisons d’organisation de la vie ensemble ou pour favoriser la paix sociale. Ainsi le CREDI est soutenu par la municipalité de Brest. La faculté des Lettres Victor Ségalen a jugé ses objectifs dignes d’être encouragés : une convention avec elle permet à l’association d’organiser ses conférences dans un de ses amphis.

Mais les orientations portées par les textes de l’Eglise ont d’autres raisons, liées à sa foi.

Pierre Claverie : « Ouvrir les yeux pour voir dans l’autre son altérité. Et nous rendre compte « que nous avons besoin des autres pour être complètement nous-mêmes… mais aussi pour composer ensemble la plénitude de l’humanité… Aucun ne peut atteindre sa plénitude sans les autres : l’humanité est plurielle… Nos différences… peuvent nous entraîner dans une émulation et une conversion au Dieu qui nous éclairera un jour sur le mystère de leur pluralité. » (12)

Christian de Chergé après avoir rappelé l’introduction de la déclaration « Nostra aetate » ajoute :
« En regard de ce texte de Vatican 2, si simple et si confiant, un verset coranique souvent cité, prend valeur d’écho stimulant : « Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu’il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. Votre retour à tous se fera vers Dieu ; il vous éclairera au sujet de vos différends. » (5, 48)
Jean-Paul II à Casablanca en 1985, après avoir rappelé les différences de la foi chrétienne avec la foi musulmane ajoutait : « Ce sont là des différences importantes, que nous pouvons accepter avec humilité et respect, dans la tolérance mutuelle; il y a là un mystère sur lequel Dieu nous éclairera un jour, j’en suis certain. »

Sur le tract d’invitation à notre rencontre, la citation de JM Aveline (évêque auxiliaire de Marseille après avoir été directeur de l’Institut Catholique de Méditerranée) ouvre sur cette dimension spirituelle de la rencontre : c’était lors d’une intervention au colloque de St Jacut : « Il n’y aurait pas de dialogue s’il n’y avait pas de différence. Alors en choisissant le dialogue apprends à reconnaître les différences comme un don de Dieu et comprends la profondeur à laquelle tu es appelé dans la relation avec tes frères qui croient autrement que toi. »

Il rapportait aussi cette interrogation de Christian de Chergé, prieur de Tibhirine : « Christian disait, après des années passées en contexte musulman, après avoir fait lectio divina avec le Coran : « Il me reste une question : Quel est le sens divin de ce qui humainement nous sépare ? ». D’habitude, on trouve du sens divin à ce qui nous unit, c’est plus facile à faire. Mais dire : il y a du sens divin, aussi, à ce qui nous différencie, à ce qui nous sépare. Quel est le sens divin de ce qui humainement nous sépare ? »

En envisageant son passage vers le Père, Christian de Chergé l’exprimait dans son testament : « Voici que je pourrai, s’il plait à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui ses enfants de l’Islam tels qu’il les voit. »

Quelques mots encore de Jean-Marc Aveline nous appellent à laisser interroger notre foi : « La fréquentation de croyants d’autres religions est une bonne école pour comprendre un peu mieux ce geste d’un Dieu « en quête de l’homme » pour reprendre la belle expression du philosophe et théologien juif Abraham Heschel. Un Dieu qui, à travers ce que la foi de l’autre me dit de Lui, se révèle toujours plus grand que ce que j’avais cru savoir à son sujet. » (La manne cachée, p.60)

Pour conclure : cette rencontre de l’autre chacun aura sa manière de la vivre, par l’amitié qui ouvre au respect, par la recherche d’une meilleure connaissance de la religion de l’autre, par une volonté d’œuvrer ensemble au service du monde et de la paix : nous le vivons avec bonheur dans un pays où la laïcité a été voulue comme une liberté pour chacun de croire ou de pas croire, où toutes les convictions ou spiritualités ont le droit de s’exprimer, où par le dialogue elles peuvent même s’enrichir mutuellement.